Analyse Est-ce vraiment le déclin du football italien ?

Hermès Van Damme
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Est-ce vraiment le déclin du football italien ?

Depuis la victoire de l’Inter de Milan en Champions League en 2010, les équipes italiennes galèrent sur la scène européenne. Bien-sûr la Juventus est arrivé en finale l’année dernière, mais à part la Vieille Dame, il n'y plus grand monde...

Mardi soir, l’AS Rome n’a pas fait le poids face au Real Madrid de Zinedine Zidane en s’inclinant une deuxième fois 2-0. Une troisième équipe éliminée de la scène européenne après le Napoli et la Fiorentina.

La semaine prochaine, la Juventus aura fort à faire pour se qualifier face au Bayern de Munich après avoir concédé le nul à domicile (2-2). Si la Vieille Dame ne se qualifie pas, il n’y aurait donc plus aucune équipe italienne qualifiée ni en Champions League, ni en Europa.

Depuis quelques années, l’Inter et le Milan AC ont perdu de leur superbe. Largués en championnat et même pas qualifiés pour l’Europe cette année, ces deux équipes manquent cruellement dans les championnats européens.

Un manque de moyens évident

La Premier League et ses droits télévisuels ramènent tellement d’argent qu’ils peuvent s’attacher les joueurs de leur choix (ou presque). En Espagne et en Allemagne, c'est quasi pareil.

Le problème est que la Serie A a perdu de sa splendeur et n’est plus très excitante pour les joueurs. Même s’il reste de très grands talents tels que Higuain, Dybala ou encore Pogba, ils se font de plus en plus rare.

De plus, dès qu’ils sont repérés par les cadors de Premier League, de Bundesliga, de Liga et même de Ligue 1 avec le PSG, ils n’hésitent plus à partir pour un meilleur salaire.

Les clubs italiens se font distancer financièrement

Bastien Drut, économiste du sport

Bastien Drut, économiste du sport, a bien remarqué le retard flagrant des clubs italiens. "Les performances sportives étant étroitement liées à la position de la masse salariale relativement à la concurrence, le fait que les clubs italiens se fassent distancer financièrement par les clubs anglais ou espagnols s'en ressent logiquement au niveau sportif"

Mais l’économiste estime que le mal est plus profond. "Les stades italiens se vident, à cause de leur vétusté et aussi parfois de problèmes d'insécurité. Cela pèse sur les recettes de billetterie. Parmi les grands clubs européens, les clubs italiens sont ceux qui ont les recettes de billetterie les plus faibles : même pas 20 millions pour la saison 2013-2014 pour un club comme l'Inter, contre 63 millions d'euros pour le PSG, par exemple, qui n'est pourtant pas un champion européen dans cette catégorie."

Plus d'argent pour suivre la compétition internationale

Fabien Archambault

Pour Fabien Archambault, historien du sport et spécialiste du 'Calcio', la crise de 2008 a précipité la chute du football italien. "Jusqu'au début des années 2000, le football représentait une chose assez centrale en Italie pour que tout le monde investisse dedans politiquement, économiquement et affectivement. Mais depuis 2008, ceux qui investissaient dans le football n'ont plus d'argent pour suivre la compétition internationale.

Bref, il ne leur reste plus qu'à convaincre des investisseurs du Moyen Orient, il paraît qu'ils aiment le football...

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