Interview Supporter de Virton et flamand : "Deux heures et demi de route sans les embouteillages ..."

Loïck Van Wesemael (23 ans) fait probablement partie des plus ardents supporters de l'Excelsior Virton. Il est pourtant originaire de ... Welle, dans la commune de Denderleeuw. Soit plus de 200 kilomètres. Il nous raconte cette drôle de passion.

Loïck, comment es-tu devenu supporter de l'Excelsior Virton ? 

Alors,tout a commencé avec mon cousin Grégoire Lambin, actif parmi les scouts de Virton puis fondateur des scouts de Villers-la-Loue, à côté de Virton. J'ai participé en tant qu'intendant à un camp scout. J'avais 17 ans et je me suis lié d'amitié avec des locaux dont certains étaient supporters. J'ai été invité par certains à un match, je crois que c'était contre Alost. Mené 0-3, l'Excelsior est revenu à 3-3.

Le club était amateur et les joueurs étaient accessibles ; il y avait cette culture propre à la Gaume, cette ambiance familiale - c'était très différent de chez moi. Je pouvais discuter de manière "normale" avec les joueurs et même en amateurs, je les admirais. 

Tu n'étais pas supporter d'un autre club avant cela ? 

J'habite à Welle, dans la commune de Denderleeuw ; il y a bien le FC Dender, dont mon grand-père était fervent supporter mais ... mon père, lui, n'a jamais eu cette passion, ne m'a jamais emmené voir des matchs. La montée en D1 et la descente rapide du club en ont également terni l'image. Il y avait aussi le club d'Alost, les derbys Dender - Alost étaient très importants, mais je n'ai jamais ressenti d'appartenance à ces clubs. Plus les années passaient et plus ce qui me plaisait, c'était les clubs ayant une âme, une vision saine. Je dirais que j'apprécie Bruges, leur culture et leur fighting spirit me fait un peu penser à Virton.

J'essaie d'être un ambassadeur de Virton en Flandre

Les trajets Denderleeuw - Virton, ce n'est pas évident ... Tu le fais souvent ? 

Dès que j'ai eu mon permis, j'ai fait plein d'aller-retours en Gaume le week-end pour venir voir les matchs. J'essayais  de voir tous les matchs mais ce n'était évidemment pas toujours possible. Le trajet dure 2h30 environ, sans embouteillages. Récemment, j'ai mis ... 3h45, avec plus d'une heure sur le ring de Bruxelles. 

Le club est-il connu en Flandre ?

J'ai connu un autre flamand supporter de l'Excelsior, un autre gars de Denderleeuw, on a fait quelques trajets ensemble. J'essaie d'être un ambassadeur de Virton en Flandre : souvent, ce n'est pas très connu comparé à Liège ou Charleroi. Pourtant, la Gaume, c'est vraiment une entité à part. 

J'ai personnellement l'impression que la presse flamande s'attarde peu sur Virton ; l'équipe de jeunes marche très bien et je n'ai jamais vu un seul article. La seule fois où le club a fait deux pages, c'était quand ils ont enfin compris que Virton pourrait gagner la première tranche - et ça s'attardait surtout sur la longueur des déplacements (nda : c'est aussi ce que nous faisons dans notre titre ; sans rancune, Loïck ...). Ces déplacements, Virton les fait depuis des années ...

Une anecdote assez drôle : tu as été ... speaker du club ? 

Oui. Plusieurs fois. J'ai fait des études de journalisme, ce qui m'a rapproché encore plus du club - j'ai pris des photos, interviewé des joueurs ... ça m'a bien aidé pour mes études également. Je remercie au passage Etienne Joannes qui m'a assisté durant cette période. 

Et donc, oui, j'ai eu l'opportunité de jouer le rôle de speaker ; j'étais assez stressé car je pensais devoir mettre l'ambiance comme à Naples, par exemple ... mais au final, c'était beaucoup moins de travail que ça (rires). C'était pour un match entre Anvers et Virton ; je pense qu'ils ont tous été surpris d'entendre un speaker parfaitement bilingue à l'Excelsior (sourire).

Virton a fourni quelques joueurs qui font les beaux jours du football belge avec Thomas Meunier, Renaud Emond, Timothy Castagne ... 

Je n'ai pas vraiment connu leur époque, mais les gens m'en parlent beaucoup et aujourd'hui, tout le monde connaît ces joueurs. Et tout le monde sait où ils sont passés (sourire). Mon joueur préféré à l'époque était Théo Defourny, que j'ai un peu suivi quand il a décroché son transfert à Mouscron. Un gars bien, très sympathique.

Tu parlais d'âme. Que penses-tu du projet Becca ?

(il hésite) Il faut dire que depuis qu'il est là, beaucoup de choses ont changé. Il nous a sauvés, mais ce n'est pas toujours facile à avaler. Les couleurs, par exemple. Ou les bénévoles pas toujours aussi respectés qu'avant. J'espère que ça n'affectera pas trop l'âme du club à l'avenir ...