Analyse La Pro League prend une décision courageuse ... qui peut faire effet domino en Europe

Alexandre Fiammetti
Alexandre Fiammetti
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La Pro League prend une décision courageuse ... qui peut faire effet domino en Europe

La D1A va donc s'arrêter pour de bon. Le championnat belge va devenir, sauf s'il est pris de vitesse dans les jours, voire heures à venir, le premier championnat professionnel d'Europe à s'arrêter pour de bon.

On se plaît, en Belgique, à dire qu'on manque d'audace au sein des instances dirigeantes - en l'occurrence celles de notre football. Pourtant, depuis le début de la crise du coronavirus, on ne peut pas dire que notre pays soit à la traîne : parmi les premiers à suspendre les rencontres, mais également, hors de la sphère footballistique, parmi les premiers à décréter un confinement généralisé qui sera ensuite imité, notamment, par la France (et alors que Pays-Bas et Royaume-Uni, entre autres, hésiteront longtemps). 

Cette fois encore, la Belgique donne le "la" : après avoir fait partie des premiers pays à officialiser la fin de toutes les compétitions amateurs (l'Angleterre nous avait précédés), nous pourrions être tout bonnement ... le premier pays d'Europe et même du monde (?) à mettre un terme définitif à ses championnats professionnels pour la saison 2019-2020. Une décision lourde de conséquences ? 

Le format de la D1A nous force la main 

La fin de la saison est en grande partie liée à un constat : la Belgique et son format hybride se retrouvent un peu, comme on dit familièrement, "le cul entre deux chaises". Reprendre l'entraînement et une préparation de quelques semaines pour une seule rencontre (la 30e journée) ? Difficilement pensable. Jouer toute la phase finale ? Impossible. 

Il faut du courage pour prendre la décision irréversible d'arrêter les frais 

Contrairement (pour l'instant) aux autres championnats d'Europe, la Belgique était donc dans une impasse : quoi qu'elle ait fait, elle aurait "tronqué" la fin de son championnat. Il faut cependant une forme de courage indéniable pour prendre la décision irréversible d'arrêter les frais : alors qu'on peut temporiser (presque) autant qu'on le souhaite, jusqu'à se retrouver au pied du mur, annoncer la fin du championnat implique qu'il n'y a pas de retour en arrière. Les clubs seront officiellement libres de mettre leurs joueurs au repos, de préparer la saison à venir, et de se remettre au mieux de ce qui sera probablement une grosse perte financière. 

L'exemple belge sera-t-il suivi ?

Si la Belgique peut se permettre de mettre fin à son championnat, c'est également parce qu'il y a moins d'argent en jeu qu'en Angleterre, où on estime les pertes entre 1 et 2 milliards d'euros. Mais l'argent entre-t-il en considération dans ce contexte ? "La KNVB (fédération néerlandaise de football) et l'UEFA me font penser à Donald Trump au début de la pandémie", avait ainsi fulminé Marc Overmars, directeur sportif de l'Ajax Amsterdam, dans De Telegraaf, regrettant que sa fédération place l'argent avant la santé. 

La pression des joueurs peut-elle avoir un rôle ? Que penseront, par exemple, les syndicats de joueurs si, dans d'autres championnats, la décision tarde à tomber alors que la petite Belgique (dont le nom compte tout de même, dont l'équipe nationale est n°1 mondiale, tout de même ...) a déjà dit stop ? La Pro League peut avoir créé un précédent qui fera effet domino, au moins chez les "petits" pays où la décision n'est pas lourde de conséquences sur le plan financier. Et si, comme toute décision forte, celle de la Belgique n'est pas exempte de défauts, elle évite une accusation : celle de mettre les acteurs du football belge (joueurs, staff, supporters) en danger pour sauver les intérêts des clubs et des annonceurs ... 

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