Billet d'humeur Pas de célébrations en Pro League : on en rit pour ne pas en pleurer ...

Pas de célébrations en Pro League : on en rit pour ne pas en pleurer ...
Photo: © photonews

Ce week-end, pour la première fois, les joueurs étaient formellement interdits par la Pro League de célébrer les buts sans respecter les distances de sécurité. Les joueurs préfèrent en rire, et nous aussi, même si l'envie d'en pleurer est bien là ...

Depuis ce week-end, les joueurs montrant leur joie après un but en se jetant dans les bras les uns des autres exposent donc leur club à des amendes pouvant aller jusqu'à 20.000 euros, tout en risquant eux-mêmes une amende complémentaire et symbolique (proportionnellement) de 750 euros par joueur. On laissera à la Pro League ceci : l'argent récolté pour ces sanctions administratives ira à Télé-Accueil, une centrale de soutien pour les personnes dans le besoin en période de Covid. 

Forcément, les joueurs ont préféré prendre le parti d'en rire, comme David Okereke, buteur face à l'AS Eupen et auteur d'une célébration "Covid-friendly" plutôt ironique, tapant virtuellement dans les mains de ses équipiers. À Anderlecht, Lukas Nmecha s'offrait une petite danse en solitaire, tandis que Paul Mukairu priait, mains vers le ciel, rejoint par ses équipiers. "Oui, on préférerait fêter nos buts normalement, mais c'est la règle", relativisait Mukairu. Il ne peut pas dire grand chose d'autre, étiquette oblige. 

Nous pouvons, et n'allons pas nous en priver. Jetez un oeil à l'image ci-dessus, photographie prise avant le coup d'envoi d'Anderlecht - Beerschot : visiblement, c'est permis, et les joueurs comme le club ne risquent rien - administrativement parlant, bien sûr. Sanitairement parlant, on doute qu'ils risquent moins qu'en célébrant quelques secondes un but en se serrant dans les bras les uns des autres. 

Bien sûr, sanitairement parlant, on doute également qu'interdire des célébrations change quoi que ce soit à l'épidémie de Covid-19 au sein des clubs, les joueurs pouvant toujours bien se comporter comme ils le souhaitent une fois les caméras éteintes, dans l'intimité des vestiaires - et il suffit de savoir comment les choses s'y passent pour se rendre compte de l'hypocrisie totale de la Pro League, dont le seul souci est ce qui se passe à l'écran, afin d'éviter une énième réprimande signée Van Ranst. 

Là où la Pro League peut (et doit) être sévère, c'est sur le respect par les joueurs des règles communes en dehors de la bulle testée à répétition que constitue leur club - lockdown parties, repas entre amis, virées à l'étranger, on en passe. Tuer un peu plus l'âme d'un football déjà déshumanisé par l'absence de public en demandant à des joueurs tous testés et qui se cotoient au quotidien de ne plus montrer leur joie après un but, c'est du populisme, pas de la prudence ... 

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