L'Indian Super League à l'heure des premiers bilans

L'Indian Super League à l'heure des premiers bilans
Photo: © photonews

La finale de l'Indian Super League est connue et opposera Goa au Chennayin FC. Après un lancement en grande pompe, le championnat indien est passé sous les radars. Mais quel bilan en tirer après deux saisons?

Les stars? Toujours là

L'Indian Super League, à l'origine, voulait surtout frapper un grand coup d'entrée de jeu en accueillant des stars au sein de ses équipes. Et à l'époque, le moins qu'on puisse dire est que les Indiens n'avaient pas lésiné sur les moyens: Robert Pirès, David Trézéguet, David James, Alessandro Del Piero, Joan Capdevila, Elano, Fredrik Ljungberg faisaient partie des joueurs attirés, via le même système qu'en MLS: des designated players. 

Une saison plus tard, les stars sont toujours là. Et pas des moindres: Lucio, John Arne Riise, Roberto Carlos, Florent Malouda, Adrian Mutu ou Nicolas Anelka ont entre autres foulé les terrains d'ISL cette saison! 

Le public de plus en plus présent 

Le public semble répondre assez favorablement, malgré une vraie absence de culture footballistique: l'assistance moyenne est passée de 24.000 à 27.000 - une faible hausse qui doit être relativisée par l'assistance en chute libre des NorthEast United, qui ont perdu 25% de leur public suite à une première saison calamiteuse. 

La tendance est à la hausse au niveau de la fréquentation des stades

Chez tous les autres clubs, la tendance est à la hausse, preuve que le public adhère pour l'instant. L'Atlético de Kolkata, champion en 2014, présente même une belle moyenne de 50.000 spectateurs par match, de même que les Kerala Blasters, deux clubs qui n'ont pourtant pas de vraie star dans leur effectif.

La finale, qui verra le Goa entraîné par Zico, rien que ça, affronter le Chennayin FC, conclura une saison marquée par du spectacle (trois buts en moyenne par rencontre) et, ce qui est appréciable, l'émergence de plusieurs bons joueurs indiens, régulièrement nommés hommes du match. Puis, après trois petits mois, tout ce beau monde retournera... dans l'anonymat.

Un trompe-l'oeil sur le niveau du "vrai" football indien? 

Un des pièges de cette Indian Super League, c'est de faire croire qu'elle représente le football indien dans son intégralité. C'est évidemment faux. Si l'ISL, "loin du niveau Ligue 2" selon Apoula Edel, ancien du PSG jouant à Kolkata, attire du public, de l'argent et des stars vieillissantes, elle cache surtout l'existence... d'un autre championnat, l'I-League, qui se joue de janvier à mai.

Si l'Inde veut devenir une vraie terre de football, elle devra capitaliser sur le succès de l'ISL pour organiser un championnat du même niveau sur une saison complète

Et cette I-League, elle, ne dispose ni des moyens de son aînée blingblling (et soutenue par le tout Bollywood), ni de ses têtes d'affiche, ni de son assistance. Elle dépérit discrètement. Ce qui pose évidemment question, car le football indien ne peut selon toute vraisemblance pas se développer via une mini-compétition étalée sur à peine trois mois, et ce quels que soient les progrès (et ils sont réels) affichés par les joueurs originaires d'Inde au cours du tournoi.

Si l'Inde veut devenir une vraie terre de football, elle devra probablement capitaliser sur le succès des premières saisons d'Indian Super League pour installer une compétition du même niveau, mais durant une saison complète. Quitte à négocier des arrangements avec les clubs d'I-League et arriver à une coexistence plus ou moins pacifique - comme la MLS l'a fait avec la NSL aux USA. 

 

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