Analyse Et si le Standard gagnait le titre pour un point?

Speder Simon
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Et si le Standard gagnait le titre pour un point?
Photo: © SC

L'arrivée du hawk-eye en Premier League et au Mondial 2014 annonce-t- elle l'arbitrage vidéo? Je crois bien que oui, mais pas immédiatement...

Par hasard, j'ai zappé sur Dortmund – Malaga mardi dernier. Supporter du football germanique, j'avais complètement oublié le rendez-vous footeux de la Ligue des Champions, qui m'intéresse de moins en moins chaque année. Cette débauche d'argent indécente, alors que tous ces clubs sont endettés, arrive à me faire oublier mon sport préféré les soirs où la RTBF se met en mode « The Voice ».

Alors qu'il reste une dizaine de minutes à jouer, le joueur de Malaga Eliseu pousse dans le but une passe / un tir de Julio Baptista. Après 3 ralentis, on constate que le buteur est hors-jeu, et que le juge de ligne est deux mètres derrière le joueur fautif, au sprint, dans une position qui ne lui permet pas de voir le litige. Sur le but victorieux de Dortmund, on se rend compte que 4 Allemands sont derrière le dernier défenseur espagnol au moment du centre, y compris celui qui le réceptionne. Dans le prolongement de l'action, Santana, qui pousse la balle au fond, se trouve entre le gardien et le dernier défenseur au moment de la « passe » et est donc en position illicite.

En quart de finale de la plus prestigieuse compétition de clubs au monde, on parvient donc à avoir deux buts non valables accordés en moins de dix minutes. De quoi relancer, comme à chaque injustice hebdomadaire, le débat sur la vidéo. Alors qu'un système hawkeye (comme en tennis) devrait voir le jour pour déterminer si une balle est entrée dans le but ou non lors de la prochaine coupe du monde, le spectateur averti voit son rêve de vidéo devenir peu à peu une réalité. Soyons lucides, à partir du moment où la FIFA fait un pas de côté concernant la technologie au service du jeu, elle admet implicitement que, peu importe le nombre d'arbitres, il est toujours des actions impossibles à juger pour un œil humain. Or, lorsqu'on écoute les dernières divagations de Sepp Blatter et Michel Platini, on se rend compte que cet état de fait n'est pas partagé par tout le monde dans le football moderne.

Et moi, je fais partie de ceux qui rêvent d'une vidéo qui rendrait mon sport préféré plus juste et plus respectable. J'ai découvert le hockey lors des Jeux Olympiques londoniens, et l'appel à la vidéo y est parfaitement rôdé : lors d'une situation litigieuse, une équipe peut demander l'appui des caméras pour estimer au mieux ce qui vient de se produire. Si cette équipe a raison, elle garde son "joker" et peut s'en resservir pendant le match. Sinon, elle le perd. Les arbitres peuvent eux aussi, en cas de doute, faire appel à la vidéo. Imaginons simplement le match entre Zulte et le Standard dans le futur. Sur l'égalisation liégeoise, Davy De Fauw pourrait faire appel aux multiples caméras, car il a un doute sur la position de Kanu. La vidéo lui donnant raison, il peut encore utiliser son joker pour estimer le hors-jeu sur le but de la victoire d'Ezekiel. Par contre, s'il le redemande sur la faute qui a valu une carte rouge à Leye, il pourrait perdre ce joker. Cela aurait deux effets bénéfiques :

  1. La tension sur les terrains de foot diminuerait. Bon nombre de fautes crapuleuses qui la génèrent ne sont pas vues des arbitres. Le sentiment d'injustice serait aussi largement en baisse chez les joueurs, et favoriserait un sentiment de respect accru pour l'homme en noir, qui serait plus détendu, parce que sûr d'être dans le vrai. Et les spectateurs sauraient donc que ce qui se passe sur le terrain est correct. Pour ma part, je n'ai hurlé qu'une seule fois contre un arbitre, mais je ne crois pas avoir été le seul. Tout les supporters belges ont encore le goût du but annulé de Wilmots contre le Brésil en bouche. Et, bien que je sois incapable de citer le moindre joueur jamaïcain, j'ai retenu et maudit ton nom, Peter Prendergast

  2. Alors que le cas Lestienne alimente les journaux, la vidéo permettrait une diminution des simulations. J'imagine sans peine le capitaine lokerenois lors du match contre Bruges, sous les conseils d'un Copa sûr de son fait, demander l'appui de la vidéo pour confondre le tricheur brugeois. A l'inverse, un plongeur professionnel (citons à tout hasard Cavens), continuerait-il de plonger, s'il faisait perdre à son équipe le joker de la vidéo pour le reste de la rencontre?

Bon, nous en sommes loin, à l'heure actuelle. Zulte-Waregem a en bouche le gout auquel j'ai fait allusion quelques lignes plus haut, tout comme Anderlecht, Genk, et Bruges, qui d'un oeil intéressé avait suivi la rencontre de vendredi. Le Standard réussit l'opération du week-end sur une double erreur d'arbitrage, et qui sait si tout ceci n'aura pas d'importance fin de saison, si les Liégeois ne remporteront pas un petit quelque chose pour un ou deux points d'avance? Injuste dites-vous?

Évidemment, la vidéo signifierait une fin de carrière prématurée pour tous les Ruytinckx du monde, mais on aurait moins de discussion stériles au bord des terrains et en tribune. Cette concession sur la ligne appelle l'arrivée prochaine de l'utilisation des caméras dans le football, j'en ai la conviction. Mais d'ici à ce que cela devienne une réalité, un long moment va encore s'écouler, laissant une impression de temps perdu et de gaspillage chez tous ceux qui aiment ce sport. Mais en voyant où les Coupes du Monde 2018 et 2022 vont se dérouler, on ne pourra pas prétendre que la FIFA n'avait pas déjà donné le ton...

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