L'échec de Leekens avec l'Algérie, tout sauf une surprise

« Vu la pression qui est exercée sur la fédération et l’équipe nationale, j’ai préféré arrêter mon contrat par amitié au président de la FAF qui mérite le respect. Pour le bien de tous, je préfère donc partir même si je le fais avec un pincement au coeur en souhaitant toute la réussite du monde à l’équipe nationale. » Voilà ce qu’annonçait ce mardi matin Georges Leekens au lendemain du match nul, synonyme d’élimination de la Coupe d’Afrique des Nations, de l’Algérie face au Sénégal (2-2).

Arrivé à la surprise générale sur le banc des Fennecs fin octobre dernier dans un contexte déjà compliqué (il succédait au Serbe Milovan Rajevac qui s’était fait licencier quelques semaines auparavant suite à une pression des joueurs algériens sur la Fédération nationale), Leekens n’a pu disputer que deux rencontres amicales avec sa sélection avant d’entrer en lice à la CAN. Son bilan : une gifle face au Nigéria et une victoire poussive face à la faible nation qu’est la Mauritanie. Le ton était donné.

Considéré comme l’un des grands favoris de la Coupe d’Afrique, l’Algérie ne tiendra jamais son rang. Tenus en échec 2-2 par le Zimbabwe (!) pour son premier match dans la compétition, les Algériens affichent d’entrée leur fébrilité défensive, leur manque de cohésion dans l’entrejeu et leur excès d’individualisme devant. Des largesses qui se payeront cash lors de la rencontre suivante face à leurs voisins tunisiens qui les vaincront sur le score de 1-2.

Avec un point sur six après deux journées, l’Algérie est déjà presque éliminée mais face à la situation critique des siens Georges Leekens se dit « serein » quant à la tournure prochaine des événements. Et la suite, vous la connaissez : partage face aux Sénégalais et élimination précoce mais logique des Fennecs.

Au-delà des résultats, à aucun moment Leekens n’a réussi à faire jouer collectivement une équipe pourtant pétrie de joueurs talentueux qui avaient fait trembler les champions du monde allemands il y a deux ans et demi au Brésil. Cet échec cuisant pourrait être le dernier pour « Long Couteau » qui, sauf énième surprise, aura du mal à trouver un nouveau défi à son âge (67 ans) et devrait prendre sa retraite en tant que coach. « Enfin », diront les mauvaises langues…