Walfoot en (Biélo)Russie - 9 : Kaliningrad et la bataille des réservistes

Florent Malice
Florent Malice depuis un train en Biélorussie
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Walfoot en (Biélo)Russie - 9 : Kaliningrad et la bataille des réservistes
Photo: © photonews

Notre périple russe continue avec quelques jours à Kaliningrad, un match d'équipes B et... un trajet retour mouvementé.

Nous voilà donc à Kaliningrad. Drôle d'endroit, ville sans grand charme que vont progressivement découvrir les supporters belges dès le mercredi, veille du match. Du moins une minorité d'entre eux : plus de 2000 passent la soirée à Gdansk, en Pologne, et n'arriveront que le lendemain.

Auf Wiedersehen Deutschland

Comme souvent, le point de rendez-vous pour tous, Belges comme Anglais (déjà plus nombreux), c'est le fanfest : une belle petite foule se rassemble pour regarder l'Allemagne... se faire éliminer. Supporter du Mexique depuis plus de dix ans, je ne peux pas retenir ma joie sur chaque but coréen – tant pis pour les nombreux supporters teutons autour de moi. Les Anglais, eux, fêtent ça à leur manière : « auf wiedersehen » !

Qui dit veille de match dit... fangame ! Nous retrouvons nos amis Jean et Martin, qui nous accompagnent déjà depuis Sochi, ainsi que les trois vainqueurs de BetFirst dont on suit avec intérêt le road-trip en van, depuis Sochi également. Toujours réconfortant de pouvoir revoir des têtes, car les supporters présent pour les trois matchs des Diables sont (assez logiquement) peu nombreux. Après la Place Rouge, place à un décor un peu moins glamour pour ce fangame : les trois équipes (Belgique, Angleterre, Kaliningrad) s'affronteront à côté des anciennes installations du Baltika Kaliningrad, qui évolue en D2 russe. Un très vieux stade, aujourd'hui abandonné au profit du nouveau où se déroulent les rencontres du Mondial. 

Malheureusement, Kaliningrad dominera les deux rencontres de par ses automatismes évidents, les Anglais terminant bons derniers... après avoir été écrasés par la Belgique (3-0) ! L'essentiel est fait, donc. De quoi aller fêter ça dans un des rares pubs de la ville, vite débordé par la petite centaine de personnes qui prennent le bar d'assaut. Et alors que nous migrons vers un autre endroit où la fête bat son plein, grosse douche froide made in Russia à 2 heures du matin : des centaines (!) de policiers viennent vider le bar manu militari et ce alors qu'il ne se passait strictement rien de problématique. Visiblement, plus qu'à Moscou, la loi est la loi à Kaliningrad...

Januzaj dans la grisaille

Mais rentrer tôt n'est pas du luxe, après tout : comme tout jour de match, c'est un sacré programme qui nous attend. La traditionnelle fanwalk s'avère en effet particulièrement éprouvante depuis le centre de Kaliningrad : plus d'une heure de marche jusqu'au stade sous 30 degrés. Heureusement, l'ambiance est toujours là, les supporters sont nombreux et bruyants... et en voyant la formation alignée par Roberto Martinez, on ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour ces courageux qui se sont déplacés pour voir jouer une équipe B.

 Drôle de sensation lors de ce match : alors que je m'attendais à avoir des frissons à l'idée d'assister à un Angleterre-Belgique en Coupe du Monde, difficile d'être excité au vu du spectacle proposé par les deux équipes pendant 45 minutes. Heureusement, un éclair nommé Adnan Januzaj  viendra nous réveiller – et réveiller notre orgueil. Voyager jusque Rostov, Kazan et Saint-Petersbourg ? Affronter le Brésil ? Peu importe ! La Belgique prend neuf points sur neuf et s'impose comme un des favoris au Mondial.

Coincés en Biélorussie

Mais pour nous, l'aventure n'est pas finie, loin de là. Direction le train de nuit, Kaliningrad-Moscou. Un trajet pour lequel les détenteurs de Fan ID n'ont pas besoin de visa. Bien. Sauf que nous ne sommes pas détenteurs de Fan ID, mais d'accréditations presse, insuffisantes pour traverser le territoire de Biélorussie (Pourquoi? Personne ne le sait). Et ça ne rigole pas à la frontière : nous sommes tout bonnement.... débarqués en territoire biélorusse pendant trois longues heures, rigoureusement encadrés par la police des frontières.

Souriants, avenants (bien que parlant à peine anglais), ils font tout pour nous aider, appellent le général (!!!) biélorusse responsable des frontières et règlent notre situation avant de nous accompagner à l'épicerie du coin pour acheter de quoi manger. L'un d'eux nous confie qu'il a vécu à Liège pendant plusieurs mois. Plus absurde comme expérience, personnellement, je ne vois pas. Cela nous vaudra quelques lignes dans les journaux russes...

Mais enfin, nous voilà dans cet incroyable train trans-Belarus direction Moscou. Vingt heures de trajet ; « banal », nous expliquent deux sympathiques russes rencontrés au wagon-restaurant. Dans ce pays démesuré, les distances ne se comptent pas en minutes, mais en heures. Et en regardant défiler ce paysage biélorusse, que je ne pensais jamais voir dans ma vie, tout en observant des dizaines d'inconnus faire connaissance au fil du trajet, je me dis que le voyage à la Russe a du bon. Voilà un pays où le terme « transport en commun » se tient encore à son sens premier...

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