Les confidences de l'ancien Anderlechtois Luc Nilis : "Je me suis endormi en pleurant chaque soir"
Photo: © photonews
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Luc Nilis parle de "la plus grande victoire de sa carrière" : avoir vaincu son addiction au jeu. Il y a six ans, l'ancien attaquant d'Anderlecht et du PSV est parvenu à se désintoxiquer définitivement, après une période où il s'était complètement perdu.
"La clinique de désintoxication en Afrique du Sud, c’était comme une prison", raconte-t-il dans Het Laatste Nieuws. "Mais elle m’a rendu ma part d’humanité." Nilis est devenu dépendant après la fin brutale de sa carrière de footballeur, interrompue par la fracture de la jambe qui a mis un terme à son parcours.
"Le soi-disant trou noir a été, dans mon cas, très noir. Pendant quinze ans, j’ai vécu sous adrénaline — des entraînements, des matchs et du public. Quand tout cela a soudainement disparu, j’ai cherché cette montée ailleurs. Et je pensais l’avoir trouvée dans le jeu."
C’était un piège dans lequel je suis tombé profondément
Ce qui avait commencé par des parties de cartes et quelques visites occasionnelles au casino a complètement dégénéré : "Soudain, je me retrouvais à jouer au poker dans des salles sombres derrière des cafés. C’était un piège dans lequel je suis tombé profondément."
Le déclic est venu lorsque son fils Arne, lui-même confronté à une lourde addiction au jeu, l’a confronté : "Arne m’a dit : 'Papa, il est trop tard pour attendre, il faut agir maintenant.' Je venais de réserver un vol pour l’Australie, pour fuir tout ça. Arne m’a retenu et a organisé, via un contact, une admission en Afrique du Sud. J’avais honte, mais je savais que c’était nécessaire."
La période passée en cure de désintoxication a été difficile, confie-t-il. "On t’enlève ton argent, ton téléphone aussi. Tu es complètement coupé du monde extérieur. Dans ce silence, tu commences à réfléchir. Tu entends les histoires d’autres dépendants et tu réalises soudain : ‘Oups, moi aussi je fais ça. Peut-être que j’ai vraiment un problème.’"
Les dix premiers jours ont été un enfer : "Je me suis endormi en pleurant chaque soir. Mais peu à peu, sont venus la prise de conscience, la culpabilité, et l’envie de retrouver les vraies valeurs. Quand je suis sorti, j’avais l’impression d’avoir été réinitialisé."
Aujourd’hui, Nilis est sobre depuis six ans et évite tout risque : "Je ne participe plus à aucune forme de pari, même pour rire. Aucune prédiction sur les matchs, aucun petit jeu d’argent. Une seule étape suffit pour rechuter. Un ancien alcoolique ne boit plus non plus de bière." Son fils Arne, quant à lui, est clean depuis dix ans et a récemment lancé l’initiative Beyond The Bet pour aider les autres.
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