Analyse Quatre Diables Rouges à Anderlecht, anormal ? Pas vraiment

Quatre Diables Rouges à Anderlecht, anormal ? Pas vraiment
Photo: © photonews

Avec la sélection surprise d'Elias Cobbaut, Anderlecht compte quatre Diables Rouges. Les Mauves sont dixièmes du championnat après le résultat de ce vendredi, ils étaient onzièmes au moment de la sélection ; inévitablement, les critiques pleuvent. Mais ces sélections sont-elles anormales ?

La sélection d'Elias Cobbaut a fait jaser : pourquoi pas Zinho Vanheusden, Björn Engels ou Christian Kabasele ? Pourquoi "encore" appeler un Anderlechtois alors que les Mauves ne sont que dixièmes (après le match à Zulte Waregem) du championnat ? 

Si on ne peut nier avoir été surpris, Vanheusden paraissant avoir plus de talent brut, Engels étant brillant depuis plusieurs saisons et Kabasele ayant de l'expérience, la sélection de Cobbaut s'explique assez aisément, qu'on soit d'accord ou pas avec l'explication - il est gaucher, et arrive donc comme backup naturel de Vertonghen (out) et Vermaelen (incertain). 

Des sélections "normales" 

Plus généralement, ces sélections répondent à quelques critères systématiquement appliqués par Martinez depuis 2016. Évacuons le cas d'Hendrik Van Crombrugge, déjà scruté à son époque eupenoise et cinquième gardien, qui profite de l'absence de Koen Casteels. Les autres "Diables Mauves" répondent à des cas précis. 

Martinez convoque naturellement des cadres, et dans ce cas impossible de protester contre la présence de Nacer Chadli de retour à un bien meilleur niveau qu'avant un Mondial 2018 durant lequel il a été le héros ; peu importe les prestations générales de leur club ou même leur niveau personnel, certains joueurs (ça a été le cas de Batshuayi, Benteke, Carrasco ...) seront appelés de par leur histoire avec la sélection et leur statut. 

L'Espagnol convoque ensuite des profils : plutôt que la forme du moment, il privilégie un joueur correspondant à son système. C'est ce qui vaut à Elias Cobbaut d'être appelé alors qu'il est peut-être moins avancé dans son évolution en tant que joueur qu'un Engels ou un Kabasele et moins talentueux qu'un Vanheusden. C'est cette logique (avec laquelle on agrée ou pas) qui l'a fait écarter arbitrairement Radja Nainggolan, par exemple - talentueux, mais au profil inadéquat. 

Enfin, Martinez privilégie le futur, les Espoirs : plusieurs jeunes ont déjà été appelés un peu à la surprise générale, ne serait-ce que pour s'entraîner, et tout Espoir prestant de manière convaincante sait qu'il peut décrocher une sélection. Yari Verschaeren est vu par Martinez et par beaucoup, même hors d'Anderlecht, comme le futur du football belge ;  à ce titre, si le "gamin" a été appelé quand le RSCA était au fond du trou, il est logique de continuer de le sélectionner quand le club revient dans le coup. D'autant plus si Verschaeren a donné satisfaction en sélection, ce qui est le cas. 

Une situation anormale 

Certains argueront qu'il y a tout de même, parmi les dix équipes au-dessus du RSCA au classement, des joueurs remplissant ces critères et n'étant pas appelés. Le débat est sans fin, mais le fait est que la sélection des quatre anderlechtois n'est pas "anormale" pour autant - on voit via la sélection de Maxime Lestienne que Martinez suit le Standard, par exemple, et nul doute que si plusieurs blessés devaient se déclarer au milieu, Samuel Bastien aurait peut-être sa carte à jouer. 

L'anomalie, car il y en a une, n'est pas là : elle est dans le fait qu'une équipe comme le RSC Anderlecht se situe où elle est au classement. L'anomalie n'est pas que Roberto Martinez pioche quatre joueurs chez le dixième/onzième de D1A : c'est qu'une équipe comptant quatre Diables soit dixième ou onzième. Et après Cobbaut, on peut aisément imaginer d'autres Mauves appelés : Sambi Lokonga ne doit pas être loin dans la liste des milieux "sélectionnables", Alexis Saelemaekers a le potentiel pour être Diable Rouge, Marco Kana aussi à plus long terme. Sans même parler de Vincent Kompany. 

Si la sélection de Roberto Martinez doit avoir un effet sur Anderlecht, plutôt qu'une fierté (normale également), c'est bien une forme de pression supplémentaire : manquer le top 6 avec de tels talents est impensable ... 

Corrigeer
Une erreur dans l'article ci-dessus? Annoncez le ici!

Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot

Plus de news

Plus de news