Ces affaires de corruption qui ont marqué notre football

Benjamin Banda
| 0 réaction
Ces affaires de corruption qui ont marqué notre football
Photo: © SC

L'affaire de corruption au Standard sur ce soi-disant joueur qui aurait payé son entraineur pour pouvoir jouer fait grand bruit en ce moment dans notre compétition. Petit flashback sur ces affaires de fraude qui ont bouleversé le football belge.

L’affaire Standard-Waterschei (1982)

Au tout début des années 80, le Standard de Liège était au sommet de son art sur la scène belge et européenne. Entrainé par Raymond Goethals à partir 1981, le club liégeois s’offre deux titres de champions de Belgique d’affilés (en 1982 et 1983) et une finale de Coupe des Coupes malheureusement perdue face au grand FC Barcelone (1982). Rien ne semblait atteindre les Rouches qui dominaient presque tout sur leur passage.

Mais quelques mois après l’acquisition du titre de 1983, le juge Bellemans s’est mis à enquêter sur l’argent noir qui circulait dans le football belge et a découvert que les joueurs du Standard avaient offert leur prime de victoire à ceux de Waterschei SV Thor Genk afin qu’ils lèvent le pied lors de la toute dernière journée du championnat de la saison 1981-1982. Si les Liégeois remportaient cette rencontre ou obtenaient le match nul ils s’adjugeaient d’office le titre de champion de Belgique devant leur rival Anderlecht. En plus de ça, ils s’économisaient quelques jours avant la finale de Coupe des Coupes face au Barça.

En février 1984, les aveux sont faits. L’administrateur-délégué du Standard Roger Petit et Raymond Goethals avouent leurs fautes. Eric Gerets, impliqué également dans l’affaire pour avoir incité certains de ses amis de Waterschei à ne pas jouer à 100% pour la rencontre, sera également interrogé par la justice.

Deux mois plus tard, le jugement de l’Union belge de football est rendu : Goethals et Petit sont radiés. Gerets est suspendu trois ans (deux ans en appel) et licencié par son club de l’époque, le Milan AC. Certains joueurs comme Michel Preud’homme, Jos Daerden ou encore Théo Poel sont suspendus un an (six mois en appel).

Il faudra des années avant que le Standard de Liège ne se remette de cette affaire. Il lui faudra près de 25 ans avant de regagner un titre de champion de Belgique.

L’affaire Anderlecht-Nottingham (1984)

Pour le compte du match retour de la demi-finale de Coupe UEFA en 1984, Anderlecht recevait la formation anglaise de Nottingham avec pour objectif de remonter les deux buts encaissés à l’aller (défaite 2-0 en Angleterre). Chose faite pour les mauves qui l’ont emporté 3-0 et se qualifiaient donc pour la finale face à Tottenham. Seulement, cette victoire est entachée d’un pénalty douteux accordé aux anderlechtois et d’un but valable refusé pour Nottingham.

13 ans plus tard, le 20 février 1997, Jean Elst et René Van Aecken avouèrent à la presse que l’arbitre espagnol de cette fameuse rencontre Guruceta Muro avait bénéficié d’un pot-de-vin s’élevant à un million d’anciens francs belges (soit environ 25 000€) par le Sporting et que Constant Vanden Stock avait acheté le silence des joueurs pour plus d’une dizaine de millions de francs.

Quelques mois plus tard l’ancien président du RSCA passera aux aveux devant la télévision en déclarant avoir « prêté » un million à l’arbitre.

A la suite de ça, l’UEFA décide d’exclure Anderlecht de toute compétition européenne pendant un an. Une sanction qui sera assez rapidement annulée par le TAS (le Tribunal d’arbitrage du Sport) car les images télés ne sont pas une preuve suffisante de trucage.

L’affaire Zheyun Ye (2005)

Les faits remontent à la saison 2004-2005 lorsque l’homme d’affaires chinois Zheyun Ye qui investit au Lierse décide de tenter de corrompre des joueurs de D1 et D2 belge. Il décide également de truquer certains matchs du club lierrois ainsi que ceux de La Louvière et de Geel. Son objectif : empocher d’importantes sommes d’argent venant des paris réalisés en Asie.

Le scandale éclate au grand jour en 2006 grâce à l’enquête de l’émission de la VRT nommée « De tackle van de mafia ». Elle découvrit les montants misés sur notre compétition depuis le continent asiatique. Ce qui alimentait les réseaux criminels impliqués dans les paris sportifs.

En 2012, après de nombreuses étapes judiciaires, 31 personnes seront renvoyées par la chambre du conseil de Bruxelles. De nombreuses personnalités du football belge comme Paul Put, l’agent de joueurs Pietro Allata ou encore Gilbert Bodart y figurent. Mais également des joueurs comme l’ancien anderlechtois Marius Mitu et le Liégeois Laurent Fassotte.

Trois personnes seront condamnées à de la prison ferme à l’issue du procès en 2014 : Zheyun Ye (toujours introuvable à l’heure actuelle) prendra cinq ans, Pietro Allata deux ans et demi et Paul Put deux ans.


Corrigeer
Une erreur dans l'article ci-dessus? Annoncez le ici!

Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot

Plus de news

Plus de news