Billet de Dupk : Ivan De Witte, le Fukushima de la Pro League
Photo: © SC
La Pro League est au bord du chaos et du K.O. Son président est le Fukushima du football à lui tout seul.
Droits télé. Réforme du championnat. Playoffs. La Pro League est au plus mal. Sans doute par la faute du G4 . Mais surtout par la faute de son président : Ivan De Witte.
Car Ivan De Witte, c'est la caricature du Flamand par excellence. Imbu de lui-même, roublard, fonceur, avec une goutte de sang de maquignon du Boerenbond qui lui irrigue le cerveau. Il croit en permanence inventer l'eau chaude alors que la seule chaleur qui se dégage de lui est celle de son impatience bouillonnante et toujours frustrée.
Président de Gand, il a fait des Buffalos des Zèbres qui auraient réussi. C'est à dire, une société d'import/export de joueurs de football. Ca sonne moderne, dernier cri, dynamique, gestionnaire, efficace, bref, Abbas Bayatien.
Pourtant, ce n'est qu'une variante d'un commerce ancestral de margoulin sans scrupule.
Sous sa férule, la Gantoise est devenu un club sans âme. Parfois une machine à gagner, souvent une machine à calculer, mais surtout une machine à laver les flux d'argent.
Club sans palmarès notoire, du moins pour un club largement centenaire, l'AA Gent nourrit désormais les mêmes complexes que le Flamand moyen qui, malgré ses allures de Patachon se prend pour un trader de Wall Street entouré de tire-au-flanc. C'est un club qui rêve banalement, mais simultanément de beurre, d'argent du beurre, de la crêmière et de la dot de la crêmière.
Le matricule 7 s'était inventé un mythe folkorique avec sa référence à Buffalo Bill. C'était bon marché et ça flattait le populo. Aujourd'hui, Ivan De Witte fait construire l'Arteveldestadion, du nom de Jacob Van Artevelde, le bourgeois gantois qui s'est soulevé au 14 ème siècle contre les Français avant de se faire assassiner. Le commerce flamand tient là son premier martyr : riche, flamand, voulant travailler, mais contrarié dans son dynamisme par les diktats du sud. Le KAA Gent, c'est la Flandre qui bouge! C'est la Flandre qui gagne... à ne pas être connue.
A la tête de la Pro League, Ivan De Witte a apporté sa même "philosophie", son savoir-faire de bétonneuse écrasante. Hussard arrogant, le président de la Pro League tient de la grenouille de bénitier qui voulut se faire aussi grosse qu'un beauf. Sauf qu'à la différence du batracien de Jean de la Fontaine, il y parvient sans difficultés. Bart De Wever du football, Fukushima du ballon rond, il atomise toute idée de collégialité et de convivialité. Pour lui, le football n'est pas un jeu à 11 contre 11, mais à 22 vlà De Witte. Un jour il dit blanc, l'autre jour il dit G4. Pourvu qu'il puisse tenir le crachoir et le haut du pavé.
Alors contrarié, il crache à la gueule des contrariants. Il manipule, il gesticule, il menace, il s'indigne, il corrompt, il tronque. Il tente d'imposer à défaut d'en imposer. Heureusement, sa présidence se termine fin juin 2011. Il laisse derrière lui un formidable gâchis.
Reste une question : qui l'a élu à la tête de la Pro League et surtout pourquoi?
Dupk
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