Stroeykens et Ngoy au coeur des tensions : la RDC et la Belgique à la lutte
Photo: © photonews
Les derniers jours ont été riches en rebondissements dans les dossiers de certains binationaux : sélection surprise de Mario Stroeykens avec la RDC, première sélection de Nathan Ngoy...
Après le Maroc et la Grèce, voilà que c'est la République Démocratique du Congo qui se trouve au coeur des débats ces derniers jours en équipe nationale. On le sait, Vincent Mannaert a fait des binationaux un cheval de bataille : après que le Maroc nous ait chipé des talents comme Zaroury, El Khannouss et Talbi (sans même mentionner les innombrables jeunes qui ont d'ores et déjà fait leur choix), le nouveau directeur sportif de l'Union Belge voulait inverser la tendance.
Échec dans le dossier Karetsas, réussite surprenante dans le dossier Moreira, stand-by agaçant dans le dossier Fernandez-Pardo : la réussite de Mannaert est mitigée, mais il fait bouger les lignes. Et un nouvel "acteur" est entré sur la scène : la République Démocratique du Congo.
Les Léopards, qui avaient déjà chipé - sans que ça fasse de bruit à l'époque - Noah Sadiki à la Belgique en 2024, ont surpris leur monde en appelant Mathieu Epolo, Michel-Ange Balikwisha (qui avait déjà annoncé son choix) et surtout Mario Stroeykens pour la trêve internationale à venir.
Stroeykens, un dossier qui divise ?
C'est là qu'entrent en scène des acteurs bien particuliers : ces "fan pages" pullulant sur les réseaux (Facebook et X surtout), suivies par des dizaines de milliers de supporters et répandant des informations parfois... bizarres. Comme cette page Léopards Actu, sur Facebook, qui prétend que le "oui" de Stroeykens serait très mal perçu en Belgique, voire même que l'Anderlechtois était "très proche" de l'équipe A belge avant d'opter pour la RDC.

Si la saison passée, au plus fort de sa forme, Mario Stroeykens a pu être considéré par Rudi Garcia, il n'a pourtant jamais été "proche" des Diables - et, surtout, personne à la fédération (ni, à l'exception de quelques illuminés, au sein du public) ne voit le choix du "ket " de Neerpede comme une trahison. De ce qui nous revient, Stroeykens envisageait depuis un petit temps de représenter la RDC et voulait absolument éviter de poser son choix à 27 ans, "par défaut" : il préfère devenir Léopard tôt et jouer un vrai rôle.
Ngoy, repris pour le "sécuriser" ?
Vient ensuite la sélection de Nathan Ngoy, que beaucoup de Congolais dénoncent désormais (il suffit d'ouvrir les commentaires d'à peu près n'importe quel post Facebook ou X sur le sujet !) comme une méthode de sécurisation d'un talent par la fédération. Le fait est que Ngoy évolue à un poste bien plus démuni en équipe nationale belge : un défenseur central bien entouré et bien conseillé comprend bien vite que ses chances de devenir Diable Rouge sont grandes, au contraire d'un Stroeykens qui, s'il veut se décider rapidement, ne peut que se décider en faveur du Congo, son poste étant bouché en Belgique.
C'est aussi ce qui explique que Matias Fernandez-Pardo, qui a énormément de concurrence au sein de ses deux sélections potentielles, hésite, ou encore que certains craignent de voir Samuel Mbangula... changer d'avis et devenir international congolais, lui qui a été repris en équipe A belge sans jouer. La théorie se répand sur les réseaux, là aussi nourrie par des supporters et des fan pages peu scrupuleux.
Cette tension n'a pas été apaisée par les déclarations, à l'époque, d'un Vincent Mannaert souhaitant être "agressif" sur le marché des binationaux et "forcer" un choix rapide - ce qui, on le voit, est impossible en pratique. Chaque choix posé amène de nouveaux débats et de nouvelles déceptions, tant le sujet est brûlant - a fortiori une saison de CAN et de Coupe du Monde...
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